Participante 2020

La dernière chance

Delphine Gustau 

Pitch :
4 personnages  sont reclus dans une maison pendant une tempête. Ils réalisent alors qu’ils sont pris au piège dans la maison.  Malgré leurs désaccords, et les fossés  culturels qui les séparent,  ils vont être obligés de tenter de s’entendre dans un monde de plus en plus hors de contrôle.
 4 personnages
Marie : la  petite cinquantaine chic
Jean: son mari, allure très classique
Emilie : cambrioleuse affriolante, quarantaine
Sri : réfugié climatique très jeune
en OFF :  Hého, voix d’homme âgé
Dehors, on entend le bruit du chaos. Un seul espace découpé en trois parties : à jardin la chambre conjugale avec un lit, au centre un escalier de quelques marches, à cour la cuisine avec une table,
Les trois parties du même espace sont symbolisés par des jeux de lumière.
 

Résumé 

Une nuit, pendant une tornade, Emilie, cambrioleuse s’introduit dans la maison de Marie et Jean, couple de retraités. Coincée par les intempéries, elle se cache dans la cuisine, et fait la connaissance de Sri, un réfugié climatique adolescent, qui parle très mal français. Sri, dont l’ile a coulé, a été confié à Chantal et Jean contre leur grès parce qu’en tant que gros pollueurs, ils sont d’une certaine façon, responsables du malheur de Sri. Le matin, Jean descend faire le café. Emilie se cache et l’écoute parler à Ski avec condescendance. Jean remonte réveiller Chantal, ils apprennent qu’ils sont confinés car la tempête fait rage.
Marie descend dans la cuisine et fait la connaissance d’Emilie qui la drague ouvertement. Marie se trouble quand Sri revient de la pêche et ramène des fruits et des légumes des eaux de la rue.
Marie, ravie, apprend à Jean la présence d’Emilie. Jean le prend mal et veut la renvoyer, ce qui s’avèrera impossible à cause du déluge qui commence. Mais, lorsqu’il rencontre la très sexy Emilie, Jean troublé, accepte qu’elle reste. Sri fait comprendre à Jean qu’il a vu les 2 femmes s’embrasser. Jean les espionne et les surprend. Tandis que les éléments continuent de se déchainer, de mystérieux coups sont tapés sur le toit de la maison et une voix énorme et céleste crie Hé ho dehors. La peur s’installe dans la maison. Sri va à la pêche, ramène manger, et sauve des animaux de la noyade et les installe dans le dressing de Marie.
La viande commence à manquer et Emilie essaie de manger le chat de la maison, au grand effroi de Sri et Marie, et sous l’oeil compréhensif de Jean. Marie repousse Emilie.
Il y des tensions entre Marie et Jean, qui amènent la petite communauté à se diviser en 2 clans. Les hommes s’installent  en bas, et les femmes, à l’étage. Un trafic de vivre s’installe entre les deux espaces. Les 2 clans se laissent des messages dans l’escalier avec des demandes de ce qu’ils leur faut. Jean en profite pour glisser des mots doux a Marie et la reconquérir. Les interventions des coups et de la voix sur le toit deviennent régulières et met tout le monde sur les nerfs. Jean et Emilie convoitent les animaux que rapporte Sri pour les sauver et qu’eux aimeraient bien manger. Deux nouveaux clans se forment, en bas, Emilie et jean, baptisés les fourchettes par Sri et Marie qui, installés a l’étage avec les animaux qu’ils dorlotent, sont baptisés « les Noé ». Marie, effarée par les disparitions d’animaux, soupçonne jean d’en être responsable, et ne se laisse plus approcher. Des divisions apparaissent au sein des fourchettes. Emilie et jean se disputent la viande qui devient rare. Sri les rejoint, à la recherche de ses animaux. Chantal, terrifiée par la voix, devient paranoïaque et décide de faire de faire un clan toute seule. Elle parle à la voix du toit, pensant parler à Dieu. Mais l’eau monte et tous sont forcés de la rejoindre dans la chambre. Sri pêche par la fenêtre une bouteille qui contient un message : C’est leur voisin qui voulait leur venir en aide, et devant l’absence de réponse, à renoncé. Ils réalisent qu’ils ont laissé filer une chance de s’en sortir à cause de leur peur. Emilie trouve un test de grossesse dans son sac et découvre qu’elle est enceinte. Au milieu du chaos, tous se rassemblent alors autour d’elle, qui porte l’avenir et le premier enfant de leur communauté. Ils décident d’ouvrir un refuge pour les rescapés : « à la dernière chance".

Delphine Gustau

notice biographique

Membre des EAT, auteur, metteur en scène, parolière, et scénariste, les pièces de Delphine Gustau sont jouées au Gymnase, à la Comédie de Paris, aux Béliers Parisiens, au Petit Hébertot, à la Manufacture des Abbesses et dans divers théâtres avignonnais tels que le Bourg Neuf, les Corps Saints, le Roi René, l’Art en scène...Elle a collaboré à de nombreux spectacles montés par le maître de l’absurde, François Rollin et assisté le dessinateur Enki Bilal pour sa première mise en scène au théâtre du Rond-Point avec Evelyne Bouix. En 2016, elle monte avec Johnny Prieur un spectacle musical pour le festival d’Avignon, Les Zinédits d’Édith,
Elle écrit et co-met en scène Louise Weber dite La Goulue jouée par Delphine Grandsart au Théâtre de l’Essaïon. (Nommée pour le prix du meilleur livret, de la meilleure comédie musicale et prix du public, et trophée de la meilleure comédienne, aux trophées de la comédie musicale)

Début de la pièce

Dehors, on entend le bruit du chaos. Un seul espace découpé en trois parties : à jardin la chambre conjugale avec un lit, au centre un escalier de quelques marches, à cour la cuisine avec une table. Les trois parties du même espace sont symbolisés par des jeux de lumière.
 Marie et Jean la nuit, dans leur lit. Marie dort profondément en ronflant un peu.
 La télé est allumée et donne des infos en grésillant légèrement
«  les feux ne sont toujours pas maitrisés en Californie, les habitants de la banlieue de Los Angeles ont accepté d’héberger les stars des collines, dont les villas ont été les premières à flamber et qui se trouvent actuellement sans domicile fixe. Tout de suite, une page de publicité : voix de femme toute excitée : ….Vous n’avez encore votre PARATOUT !!! L’indispensable  parapluie connecté qui vous averti des intempéries et vous suit partout comme un toutou….» 
 Jean se redresse pour éteindre la télé, s’affale dans les oreillers, et se met a ronfler lui aussi. bruit d’averse dehors
 Emilie,  cambrioleuse,, tout de noir vêtue, entre par la fenêtre. Elle porte un sac en toile vide a la main et des gants. Elle ouvre rapidement les tiroirs de la commode, s’empare de quelques objets de valeur genre bijoux, et de la montre de Jean posée sur la table de nuit et les fourre dans son sac en fredonnant.
 Emilie :
Vous verrez bien
ce qu’on va voir
Vous verrez avec quoi j’repars
J’me bouge pas pour des clopinettes
j’ai du métier, oui, plein la tête
Quand j’m’arrache c’est avec sous l’bras
de quoi faire bien longtemps la fête…
Car je suis accro a la poudre
Oui, à la poudre d’escampette
 Pendant qu’elle fouille la chambre, la pluie redouble, un orage éclate, le son du dehors s’amplifie et devient menaçant.
Un arbre du jardin s’écroule sur la maison dans un grand fracas. Jean se redresse d’un bond, Emilie a juste de le temps de se cacher.
Jean se dirige vers la fenêtre et regarde dehors, épouvanté. Il rallume la télé et écoute la chaine d’infos qui annonce en grésillant un peu plus :
« tous les habitants de la région Ile de France doivent rester confinés chez eux jusqu’a nouvel ordre à cause de très violents orages. La tornade tropicale devrait s’abattre sur la France dans les heures ou les jours qui suivent…ou peut être un peu plus tard. Tout de suite une page de publicité: voix de femme toute excitée :  ….Vous n’avez encore votre PARATOUT !!! L’indispensable  parapluie connecté qui vous averti des intempéries…
Pendant ce temps, Emilie sort discrètement.
 Jean éteint la télé et secoue sa femme qui dort profondément.
 Jean:
Marie ! Réveille toi ma grande ! Le ciel nous tombe sur la tête ! Marie ? Réveille toi ! Il faut que je te dise qu’on ne peut plus sortir de chez nous….Ton arbre préféré est tombé sur la porte. Tu te rends compte ? Non évidement… tu ne te rends pas compte puisque tu dors…Ah maudits somnifères ! Ils la privent d’assister a une catastrophe alors qu’elle adore ça !